"La Cité des Jarres", Arnaldur Indridason

Publié le 14 Mai 2010

 

 

Voilà, la boucle est bouclée, je viens de terminer « La Cité des Jarres », premier livre de la série que j’ai lu en dernier bizarrement.

 

C’est la première enquête publiée en France du commissaire Erlendur Sveinsson. Suivront « La femme en vert », «La Voix » , « L’Homme du Lac » , « Hiver arctique » et « Hypothermie » . Reste deux autres romans encore non traduits de cette série : « Myrká » et « Svörtuloft ».

 

Un homme d’une soixantaine d’années est retrouvé assassiné dans son salon la tête fendue par un lourd cendrier abandonné près du corps. Un mot sur lequel on peut lire « Je suis Lui » laissé sur la victime et la photo de la tombe d’une petite fille éveillent la curiosité d’Erlendur. Il n’est pas question pour lui du geste d’un fou ou d’un quelconque drogué comme semble, à chaque fois, penser l’opinion islandaise qui ne veut pas croire qu’une population réduite et isolée puisse engendrer toute autre violence que celle imputable à une maladie mentale ou à une sévère addiction aux conséquences meurtrières. L’enquête révèle que trente ans auparavant il avait été poursuivi pour viol et finalement innocenté bénéficiant du peu de considération qu’un tel acte suscitait à l’époque. Le mort se révèle peu sympathique, cynique et infréquentable. Les trois mots en question fait penser à une vengeance. Effectivement, la plaignante du viol dont il a été accusé a mis au monde une petite fille, mais elle est morte à l’âge de quatre et sa mère s’est suicidée 3 ans plus tard par désespoir, la piste ne va nulle part.

Mais, impossible d’ignorer les intuitions, le commissaire Erlendur persiste.

 

Un très bon livre où la réflexion sur une société islandaise qui, du fait de son isolement, se croit à l’abri des travers bien connus des sociétés occidentales et malmène les à-priori. Arnaldur déclare, à ce propos, lors d’une interview réalisée par Mikaël Demets pour Evene.fr réalisée en février 2008 (traduite par Eric Boury) :

« il n'existe pas de tradition de polar en Islande. [ à cet état de fait, il y a deux raisons.] L'une tient en ce que les gens, y compris les écrivains, considéraient les histoires policières comme des mauvais romans […]. La deuxième raison, c'est que beaucoup d'Islandais ont longtemps cru en une sorte d'innocence de leur société. Très peu de choses répréhensibles se produisaient, et le peu de faits divers ne pouvaient pas donner lieu à des histoires policières. Ce qui explique qu'à [leurs] débuts, Arni Thorarinsson ou [Arnaldur ont] eu du mal à [s'] imposer [dans les milieux littéraires islandais]. »

L’attachement aux personnages, l’atmosphère sombre et particulière insufflés dans ce premier volet ne se démentiront pas dans les ouvrages suivants de la série, de quoi engendrer une tribu d’aficionados en expansion dont je fais parti.

 "La Cité des Jarres", Arnaldur Indridason, Métailié Noir éditions, juin 2005, en poche aux éditions Points, juin 2006, «««««

Rédigé par deparlà

Publié dans #les livres de par là

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C
<br /> <br /> Je n'ai lu que ce titre, j'ai bien aimé.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Je n'ai lu que ce titre de cet auteur, mais je compte bien poursuivre la série.<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> ... de quoi devenir islandaise si tu les lis tous à la file <br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> Un de mes préféré de cet auteur, sans doute par ce que je l'ai lu en premier. Et puis j'aime bien aussi son petit côté politique.<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> je dirais plus sociologique, de quoi s'y retrouver finalement, mais oui celui-ci prédispose à lire les suivants. Sur d'autres côtés, cet auteur me fait penser à Fred<br /> Vargas, j'y trouve plusieurs similitudes.<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> <br /> J'adore aussi cette série, j'ai tous ceux qui sont sortis en français, je suis fan ! Mon préféré est Hypothermie.<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> "la femme en vert" est, à mon avis, le plus émouvant et le plus réussi mais aussi le plus terrible<br /> <br /> <br /> <br />