Jón l'Islandais

Publié le 3 Avril 2010

« Au XVe siècle, des vaisseaux triomphants sillonnent les mers et se disputent la découverte de nouveaux continents. Une époque vertigineuse où un océan peut encore être découvert au détour d’une forêt. Mais à l’heure où des hommes tentent de repousser les limites du monde, un peuple brillant sombre dans l’oubli.

Jón Thorsteinsson est le dernier héritier des Vikings du Groenland. Enlevé à l’âge de sept ans par les Anglais, il doit quitter l’Islande et devient domestique à Bristol. L’océan qu’il traverse pour la première fois le fascine. Et c’est bientôt un jeune marin exceptionnellement doué qui reprend le large, mû par le désir de retrouver sa mère et d’arpenter à nouveau les fjords sauvages et les glaciers de son enfance.

La vie, à l’image de la mer, est imprévisible et réserve bien des surprises au jeune garçon qui file à vive allure dans le sillage des grands explorateurs de son temps.»

 

Je n’aurais pas mieux fait que cette quatrième de couverture pour résumer en quelques lignes une si flamboyante aventure. Bien sûr, elle reste loin du compte. Comment faire succinct quand c’est la vie d’un homme au destin contrecarré dès le début qui n’aura de cesse d’y remédier en se faisant aventurier des océans et des mers, à une époque où le monde restait à découvrir, où les lendemains se gagnaient durement à la tâche sans pour autant être assurés qu’il s’agit ?

Jón (prononcez Yôn), lors de son enlèvement par les anglais à l’âge de 7 ans, promit à sa mère de la rejoindre un jour en Islande. Méthodique et courageux, il apprendra la navigation, ses vents, ses courants, ses formes pour tenir parole et réaliser son désir de la retrouver.

Les premiers voyages commandités par l’Espagne et le Portugal vers les terres inconnues du couchant vont attiser sa curiosité et sceller son destin.

De retour en Islande où la nature, sa beauté et sa rigueur, est reine, il pense retrouver ses  racines en s’y installant même si sa mère entre temps s’est finalement résignée à vivre sous le ciel plus clément des Açores. La vie semble enfin lui sourire jusqu’à prendre le pas sur ses idées de voyage au Groenland, terre oubliée des hommes mais d’où sa famille est originaire et où son père a choisi de rester. Il retrouve dans les écrits islandais les premiers voyages vers le couchant, promesse d’énormes bancs de poissons et de forêts riches dont le bois rare en Islande pourrait améliorer l’ordinaire. La nature inhospitalière depuis plusieurs saisons unie à la félonie des hommes, riches propriétaires aux éternels besoins de pouvoir et de guerres entrainant dans leur conflit les villageois et toute la communauté finissent par décourager le jeune islandais. Jón reprend la mer vers le Portugal pour tenter d’y retrouver sa mère et peut-être en apprendre encore plus sur les découvertes que les marins du pays semblent être les plus enclins et déterminés à effectuer tout en croyant en être les premiers pionniers.

 découvertes des vikings

Ce roman qui tisse sa trame sur des faits historiques mal connus stigmatise le déclin des premiers colons du Groenland et de l’Islande, les Vikings, à une époque où les grands voyages en mer relevaient d’une concurrence entre les pays d’Europe du sud dont l’enjeu représentait l’appropriation du fructueux commerce des épices. La découverte de l’Inde par Christophe Colomb commençait à être remise en cause, il fallait donc être le premier à y établir ses comptoirs.

Le jeune Islandais est pour ainsi dire notre fil rouge entre les différents continents et les différentes expéditions qui sont à l’époque entreprises vers le couchant mais aussi autour du continent africain. Par son intermédiaire, l’auteur nous renseigne sur les conditions de vie très difficiles qu’ont à endurer ces derniers Vikings dans ces contrées du nord peu visités par les différents vaisseaux capables de parcourir de longues traversées en raison des saisons d’hiver de plus en plus froides et de plus en plus propices au gel des fjords et à l’étendue progressive de la banquise, un réel piège pour les navires alors emprisonnés dans les glaces.

 

Ce livre qui relate donc une très belle épopée aventureuse et instructive pèche à mon avis par un style assez plat, les personnages tardent à prendre de l’épaisseur. Mais l’histoire très riche et aboutie prend rapidement le pas sur ce petit travers qui peut-être bien permet au sujet de ce projet de prendre toute sa mesure, qui sait.

 

Une lecture très instructive et distrayante.

 

"Jón l'Islandais", Bruno d'Halluin, éditions Gaïa, mars 2010, «««««

Rédigé par deparlà

Publié dans #les livres de par là

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L
<br /> <br /> Un beau roman de voyage... je note ;-)<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> ... de voyage et d'aventure, pas de quoi s'ennuyer.<br /> <br /> <br /> <br />